Livret sur Mettã
Table des matières
Avant propos
A propos de l’auteur
Préface
Bonté-Bienveillante
• Relâcher la tension
• Comment s’asseoir
• Essor d’une pensée
• L’avidité et l’identification de l’égo
• Les cinq agrégats
• Les six R’s
• Rayonner de l’amour à un ami
• Visualisation
• Sourire
• Engourdissements mentaux
• Méditation active
• Les bienfaits de la bonté-bienveillante
Bonté-bienveillante et Nibbãna
Partage des Mérites
Avant propos
Les enseignements du Bouddha conviennent à toutes personnes qui recherchent la paix et le bonheur, quelles que soient leurs religions. Par le biais de cette tradition universelle, vous pouvez pratiquer la douce méditation de la bonté-bienveillante (Mettã en Pãli) et devenir une véritable bénédiction pour tous les gens qui vous entourent et le monde entier.
La bonté-bienveillante est l’un des quatre sublimes états d’esprit, les autres étants: la compassion, la joie sympathique, et l’équanimité. Ces pratiques méditatives ont des fonctions sans bornes et peuvent s’appliquer à n’importe quelle situation de notre vie quotidienne. Par exemple, la bonté-bienveillante peut être dirigée vers nous-même, vers des membres de notre famille, amis ou collègues. Elle peut aussi rayonner vers tous les êtres vivants dans notre galaxie et au-delà. A chaque fois que vous souhaitez à quelqu’un du bien, vous pouvez leur apporter guérison, paix et bonheur.
La bonté-bienveillante étend également sa douce bénédiction à toutes personnes agréables ou désagréables, riches ou pauvres, perverses ou vertueuses, mâles ou femelles ainsi qu’êtres humains et non-êtres humains. Ces instructions méditatives sont simples à suivre et peuvent-être pratiquées, comme jamais auparavant, par toutes personnes désirant fortement faire l'expérience de plus de tranquillité et de joie. D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous à la recherche du bonheur. Cette méthode nous offre donc un chemin clair et sans erreurs vers celui-ci qui est vrai, et est dénué de toutes notions matérialistes associées à notre monde.
Il y a quelques années en Malaisie, j’ai rencontré le Vénérable Vimalaramsi et j’ai été très impressionné par son style d’enseignement méditatif. J’ai par conséquent invité ce moine toujours souriant à venir enseigner la méditation au “Washington Buddhist Vihãra”. Je dois dire que ce n’est pas un simple et ordinaire maître qui suit certaines adaptations populaires de textes bouddhistes. Ce maitre extraordinaire utilise et fait toujours référence aux suttas enseignés par le Seigneur Bouddha dans la langue original du canon pãli, qui est la collection standard d’écritures dans la tradition bouddhiste Theravada.
Je vois ce moine comme un adepte sérieux du Kalama Sutta, celui-ci suggérant que nous ne suivons rien sans propre et véritable investigation. Le Vénérable Vimalaramsi vérifie continuellement et pratique afin de voir si les enseignements ne sont pas en conflits avec les enseignements des suttas prodigués par le Bouddha.
A propos de l’auteur
Bhante Vimalaramsi est devenu moine Bouddhiste en 1986 de part son grand intérêt pour la méditation. Il séjourna en Birmanie en 1988 pour pratiquer de manière intensive la méditation dans un centre célèbre appelé, “Mahasi Yeiktha” à Rangoon. Là-bas, il avait l’habitude de méditer de 20 à 22 heures par jour pendant un an. Puis à la suite de troubles sociaux, tous les étrangers furent expulsés du pays. C’est à ce moment que Bhante emménagea en Malaisie pour pratiquer la méditation de la bonté-bienveillante pendant 6 mois.
En 1990, il retourna en Birmanie pour pratiquer la méditation dite Vipassanã, plus intensément, jusqu’à 16 heures par jour, à “Chanmyay Yeitha” à Rangoon. Il pratiqua là-bas pendant deux ans et restait quelques fois assis sans bouger durant de longues périodes, pouvant aller de 7 à 8 heures. Selon certains, ces deux années intensives d’entrainement aurait dû lui permettre de récolter le résultat final. Cela dit, il quitta la Birmanie pour continuer sa quête, désenchanté par la méthode Vipassanã.
Il revint donc en Malaisie et commença à enseigner la méditation de la bonté-bienveillante. En 1996, Bhante fut invité à vivre et à enseigner dans le plus grand monastère Theravada du pays. Ce monastère sri-lankais offrais des conférences à un public de 300 à 500 personnes, tous les vendredi et dimanche matin. Bhante y parlait le vendredi, deux fois par mois, ainsi que tous les dimanche.
Durant son séjour, il eut l’opportunité de rencontrer et longuement questionner plusieurs moines érudits sur les enseignements du Bouddha. Il découvrit que la méthode Vipassana était extraite d’un commentaire écrit mille ans après la mort du Bouddha. Celui-ci n'était d’ailleurs pas très précis, comparé aux enseignements originaux. Bhante Vimalaramsi se mit alors à étudier les textes anciens et commença à pratiquer la méditation suivant ces derniers. Après s’être isolé pendant trois mois, il revint en Malaisie et écrivit un livre sur la pleine conscience de la respiration intitulé “L’Anapanasati Sutta - un guide pratique vers la pleine conscience de la respiration et la méditation de la sagesse tranquille”. Il y a à ce jour, plus d’un million d’exemplaires en circulation dans le monde entier. Ce livre est couramment utilisé comme guide pratique pour les maitres de méditation et leurs étudiants.
Bhante revint aux Etats Unis en 1998 et enseigne non-seulement depuis cette date à travers tous le pays mais aussi dans son Dhamma Sukha Meditation Centre, établi près d’Annapolis, au Missouri.
Préface
Ces instructions ont été données par Bhante Vimalaramsi le 3 Juillet 2000 au “Washington Buddhist Vihãra” à Washington. Elles contiennent par la même occasion, la “méditation de la tranquillité” et aussi la pratique des “Quatre fondations de la pleine conscience”. Si vous avez déjà médité, ces instructions sont peut-être un peu différentes dont celles vous avez l’habitude. Néanmoins, il est important de noter que Bhante est revenu à la source des enseignements du Bouddha et a suivi de très près les discours anciens. Si vous pratiquez de cette façon, le résultat final peut non-seulement vous apporter de grands bienfaits en terme de vrai bonheur et qualité de vie quotidienne, mais aussi à toutes les personnes autour de vous.
La Bonté-Bienveillante
Pour pratiquer la méditation de la bonté-bienveillante, il faut d’abord commencer par s’envoyer à soi-même de tendres et agréables pensées, en se souvenant d’une période de notre vie où nous étions heureux. Quand la sensation du bonheur se manifeste, vous ressentirez une sensation chaleureuse et ardente, rayonnant au centre de la poitrine. Dès ce moment, faites un souhait sincère pour votre propre bien-être et ressentez-le. “Que je sois heureux” ... “Que je sois rempli de joie” ... “Que je sois calme et vive en paix” ... “Que je vive dans la joie et la lumière” etc. Faites n’importe quel souhait qui vous importe, à partir du moment qu’il soit sain et sincère, et que vous le ressentiez dans votre coeur. Maintenant rayonnez ce sentiment. N’oubliez pas le mot clef ici, qui est “sincère”.
Si ce souhait ne l’est pas, il se transformera alors en un mantra, qui n’est autre qu’une phrase répétée machinalement sans aucun sens véritable. Dans ce cas de figure, vous restez à la surface du sentiment, répétant une phrase dénuée et vide de sens, tout en pensant à autre chose. Par conséquent, il est crucial que ce souhait que vous fassiez pour vous-même (et plus tard pour votre ami spirituel) soit non-seulement sincère et monopolise toute votre attention. Pour ce faire, ressentez la sensation qu’il génère, puis posez-la dans votre coeur, tout en la rayonnant. Ne répétez pas continuellement ce souhait de bonheur: “Que je sois heureux ... que je sois heureux ... que je sois heureux ... que je sois heureux”. Reformulez ce souhait sincère, seulement quand la sensation de la bonté-bienveillante commence à s’estomper.
Relâcher la tension
Ce qui suit est une partie très importante de la méditation:
Après chaque souhait pour votre propre bonheur, veuillez bien remarquer qu’il y a une légère tension dans la tête et dans l’esprit. Lâchez prise en relaxant complètement votre esprit. Ressentez comme l’esprit s’ouvre et devient plus calme. Faites cela une seule fois.
Si la tension ne s’en va pas, ce n’est pas grave, car vous serez capable de vous décontractez et la relâcher une fois que vous vous serez fixé sur votre objet de méditation (base de départ).
N’essayez pas de continuellement relaxer votre esprit, sans revenir au préalable à votre base de départ; re-dirigez toujours doucement et tranquillement votre attention vers le rayonnement du bonheur.
Comment s’asseoir
Quand vous êtes en posture assise de méditation, veuillez ne pas bouger du tout votre corps. Asseyez-vous en maintenant un dos bien droit, mais pas rigide. Efforcez-vous d’avoir chaque vertèbre empilée confortablement l’une sur l’autre. Cette position a tendance à pousser un peu votre poitrine vers l’avant, de sorte qu’il soit plus facile d’émaner le sentiment de l’amour ainsi que votre souhait.
Asseyez-vous de manière confortable. Si vous croisez les jambes, assurez-vous de ne pas bloquer la circulation du sang pour qu’elles ne s’engourdissent pas. Vous pouvez néanmoins vous asseoir sur une chaise si vous le souhaitez. Cependant il est important de ne pas s’adosser au dos de la chaise car cela perturbe le courant d’énergie passant dans votre dos et peut provoquer somnolence.
Veuillez ne pas du tout bouger votre corps pendant que vous êtes assis. Ne remuez pas vos orteils ou vos doigts; ne vous grattez pas; ne vous frottez pas; ne vous balancez pas; ne changez pas du tout de position. En fait, si vous arrivez à être aussi sage qu’une image du Bouddha, cela serait préférable. Si vous commencez à bouger et à vous agiter, cela deviendra vite une distraction à votre pratique et vous ne ferez pas de grands progrès.
Quand vous êtes assis, rayonnez le sentiment chaleureux et resplendissant de la bonté-bienveillante dans le centre de votre poitrine, tout en faisant et en ressentant un souhait sincère émanant du coeur. Ne vous inquiétez pas car votre esprit vagabondera, et se mettra à penser à une multitude de choses. Ceci est tout à fait normal.
Essor d’une pensée
Il est essentiel de noter que que vos propres pensées ne sont jamais vos ennemies. Je vous prie donc de bien vouloir ne pas les battre en retraite, ou bien encore, d’essayer de les repousser, c’est un exercice futile. Quand une succession de pensées se présente à vous et vous distrait, remarquez plutôt que vous ne ressentez plus le doux sentiment de la bonté-bienveillante et que vous ne faites plus de souhaits pour votre propre bonheur. C’est à ce moment-là qu’il faut abandonner cette pensée, même si vous êtes en plein milieu d’une phrase. Lâchez prise et laissez la tranquille. Ceci est accompli en acceptant de ne pas continuer à propager d’autres pensées, quelques soient leurs importances à un moment donné.
Dès ce moment, prenez aussi note de cette autre étape très importante:
Remarquer la tension: Remarquez un genre de crispation ou tension dans votre tête/esprit. Dès lors, relaxez-vous et ressentez cette tension se desserrer. Vous vous sentirez alors plus calme et plus tranquille. A cet instant, il n’y aucune pensée et l’esprit devient exceptionnellement clair et vif. Ramenez immédiatement votre esprit vers votre objet de méditation qui est le sentiment de la bonté-bienveillante, tout en faisant un souhait pour votre propre bonheur ou bien-être.
Nul importe combien de fois votre esprit vagabonde et pense à d’autres choses. Ce qui compte, est que vous voyiez et reconnaissiez que votre esprit s’est laissé distraire par une pensée. La même méthode s’applique pour toute sensation ou sentiment émotif qui tire votre attention vers lui. Remarquez les mouvements de votre esprit et comment celui-ci saute d’une chose à l’autre, sans même vous en rendre compte, loin du sentiment de la bonté-bienveillante. Laissez aller toutes préoccupations, relâchez toutes crispations et tensions dans votre tête et esprit. Re-dirigez calmement votre attention vers votre objet de méditation.
Renforcer votre conscience: A chaque fois que vous faites le choix d’abandonner une distraction ou faites un souhait pour votre propre bonheur, relaxez la tension causée par le mouvement des agitations de votre esprit puis re-dirigez calmement votre attention vers le sentiment de la gaieté. De cette façon, vous renforcez et consolidez votre pleine conscience (pouvoir d’observation). Ne vous critiquez surtout pas en pensant que vous “devriez” faire mieux, ou bien que vos pensées et émotions sont les ennemies à abattre ou à écraser.
Ces types de pensées et sentiments réprobateurs voire même cassants, renferment l’aversion, qui est opposée à la pratique de la “tendre-acceptation”. La bonté-bienveillante et la tendre-acceptation sont des mots différents qui ont pour ainsi dire le même sens. Apprenez donc à vous aimer. Transformez-le en un genre de jeu et non un adversaire à éliminer.
L’avidité et l’identification de l’égo
L’avidité ou la soif ainsi que la fausse idée d’un “soi-même” personnel (“Je”, “Moi”, “le Mien”) se manifeste toujours par une contraction ou tension dans la tête ou l’esprit. Quand vous relâchez cette tension, ce que vous faites en réalité, c’est que vous abandonnez la soif et la fausse idée d’un “moi” personnel ou “l’identification de l’égo”, se débarrassant d’un coup, des pensées, sensations et sentiments émotifs mais aussi des opinions, concepts etc..., qui surgissent. C’est de cette manière que vous purifiez ou lavez votre esprit et que vous vous sentez par défaut, plus heureux et plus léger tout le temps.
Quand vous êtes assis sans bouger, il y a peut-être des sensations qui surgissent dans votre corps. Vous ressentez probablement une démangeaison, chaleur, tension, l’envie de tousser ou bien même une douleur. Veuillez ne pas du tout bouger votre corps. Quand une sensation tel qu’un picotement apparait, remarquez comment votre esprit va immédiatement vers elle. Vous n’avez pas besoin de diriger votre esprit, il y va par lui-même sans aucune assistance. La première chose que notre esprit fait, c’est qu’il pense à la sensation: “J’aimerais que cette sensation disparaisse.”... “Je veux que cela s’arrête de m’ennuyer”... “Je déteste cette sensation”... “Pourquoi ne me fiche-t-elle pas la paix?... “J’en ai marre, va-t-en!”...
A chaque fois que vous nourrissez ce type de pensées, la sensation devient de plus en plus forte et intense, pour se métamorphoser au final, en une véritable urgence mentale. C’est alors que vous ne pouvez plus le supporter et devez impérativement bouger. Cependant les instructions sont claires et disent qu’il ne faut pas remuer son corps, sous aucun prétexte. Observez plutôt, les mouvements et attentions furtives de votre esprit.
Par conséquent, que puissions-nous faire? Nous avons besoin de nous ouvrir à nous-même et permettre à cette sensation de s’exprimer:
S’ouvrir: Remarquer d’abord que l’attention de votre esprit est maintenant investie par cette démangeaison, picotement ou autre, et que vos pensées tournent maintenant autour de cette sensation. Dès ce moment, abandonnez ces pensées et laissez-les tranquille. Ensuite, notez une raideur ou contraction dans la tête puis décontractez-vous. A chaque fois qu’une sensation (ou un sentiment émotif) surgit, il est tout naturel pour notre esprit de la serrer d’une poignée de fer qu’on appelle l’aversion. Ouvrez-vous donc et permettez à cette démangeaison (ou sentiment émotif) de rester là. Souvenez-vous ne pas vous inquiéter si la tension ne s’en va pas immédiatement.
La “Vérité (Dhamma) du moment présent”, est que quand une démangeaison ou autres sensations se manifestent, elles sont là, rien ne peut changer ce fait. La manière dont vous réagissez avec ce Dhamma dicte si oui ou non vous souffrirez inutilement. Résister à l’irritation et essayer de s’en débarrasser par nos pensées, produisent à la fois des douleurs subtiles et grossières.
Les cinq agrégats
Notre personne (corps et esprit) est constituée de cinq éléments appelés “les cinq agrégats”. Voici comment ceux-ci se présentent:
1. Le corps physique
2. Les sensations
3. Les perceptions
4. Les pensées (formations volitionnelles)
5. La conscience
Comme vous pouvez le voir, les sensations sont une chose, et les pensées (formations volitionnelles) en sont une autre. Si nous essayons de contrôler nos sensations par l’intermédiaire de nos pensées, cela crée une friction qui grossit et intensifie la sensation. En fait, celle-ci devient si énorme que c’est maintenant une urgence (véritable insatisfaction - Dukkha) et vous ne pouvez plus supporter cette sensation (ou sentiment émotif). C’est alors que vous devez bouger. Quand vous méditez assis, si vous remuez juste un peu, cela suffit pour casser le continuité de votre pratique et vous devez revenir à la case départ.
Abandonner les pensées liées à la sensation (ou sentiment émotif) signifie que vous renoncez au désir de contrôler la sensation par la pensée. Cela veut aussi dire que vous lâchez prise de l’avidité, ce qui conduit directement à la cessation de la souffrance.
Ensuite vous remarquez l’étau mental se resserrer encore une fois autour de la sensation, provoquée par l’aversion que vous abandonnez aussi. Permettez simplement à l’irritation mentale ou physique d’être là. Regardez là comme si c’était une bulle qui flottait librement dans l’air. Peu importe où le vent souffle, la bulle flotte dans sa direction. Si le vent change de cap, la bulle suit le courant d’air sans résistance aucune.
Cette pratique nous apprend à accepter gracieusement quoiqu’il arrive dans le moment présent. Remarquez encore et dès maintenant, la contraction ou tension subtile dans votre tête et esprit. Relaxez et re-diriger calmement votre attention, de retour vers le sentiment de l’amour rayonnant. Celui-ci émane de votre coeur et tout en faisant un souhait de bonheur pour vous-même.
Les Six R’s
La vraie nature de ce genre de sensations (et sentiments émotifs) est qu’ils ne partent pas immédiatement. Votre esprit rebondira donc sans cesse entre votre objet de méditation et cette sensation. A chaque fois que cela se produit, vous utilisez les six R’s qui sont:
(Reconnaître - Relâcher - Relaxer - Re-sourire - Retourner - Répéter)
Les “6 R’s” sont une manière de se souvenir de cette pratique.
Reconnaître: Soyez vif et attentif à tout ce qui surgit dans le moment présent.
Relâcher: Abandonnez toutes pensées, sensations ou sentiments émotifs. Souvenez-vous que cette sensation ou sentiment dont vous faites l'expérience, ont le droit d'être présentes, car ceci est le Dhamma, la vérité du moment présent. Permettez à la pensée, la sensation ou bien le sentiment d’être là, sans essayer de prétendre qu’il n’existe pas.
Relaxer: Relaxez la tension, desserrez cette étau mental tout autour de la sensation et dites-vous “qu’il en soit ainsi”. Tranquillisez le corps et l’esprit.
Re-sourire: Souvenez-vous que c’est une méditation souriante et que cela vous aidera de sourire autant que possible.
Retourner: Revenez à votre objet de méditation en re-dirigeant calmement votre attention impassible vers le sentiment rayonnant de l’amour, tout en faisant un souhait sincère pour votre bonheur et en ressentant pleinement ce souhait dans votre coeur.
Répéter: Continuez votre méditation en rayonnant la bonté-bienveillante, tout en faisant et en ressentant ce souhait, ainsi qu’en visualisant votre ami spirituel.
Rayonner l’amour vers un ami
Après avoir envoyé de tendres et agréables pensées à votre égard, pendant environ dix minutes, commencez à transmettre le même genre de pensées à votre “ami(e) spirituel(le)”. Un “ami spirituel” est quelqu’un qui, quand vous pensez à lui (ou elle) et ses bonnes qualités, vous rendent heureux. C’est un ami qui est du même sexe, qui est vivant et n’est pas un membre de votre famille. Ceci est juste pour commencer, plus tard vous pourrez transmettre la bonté-bienveillante à tous les membres de votre famille, mais pour cette période d’entrainement, il est préférable d’en choisir un seul.
Une fois que vous commencez à envoyer la bonté-bienveillante à votre ami spirituel, je vous prie de ne pas changer de personne. Restez avec cette personne jusqu’à ce que vous atteigniez le troisième niveau de méditation (jhãna). Vous envoyez donc un souhait sincère pour votre propre bonheur, puis vous dites, par exemple, mentalement:
“De la même manière que je souhaite le sentiment de paix et de calme (bonheur, joie, etc...) pour moi-même, je te souhaite aussi ce sentiment. Que tu sois en bonne santé, heureux et vive en paix”. Puis, rayonnez ce sentiment d’amour et de paix à votre ami. Il est très important que vous ressentiez ce souhait sincère d’amour et de paix, puis que vous placiez ce sentiment dans votre coeur.
Visualisation
Vous visualisez aussi votre ami dans l’oeil de votre esprit. Par exemple, vous pouvez le visualiser comme si vous regardiez une photo ou bien encore un film. Pour certaines personnes, cela peut s’avérer difficile car elles ne réalisent pas qu’on peut visualiser dans notre esprit des mots mais aussi des images. Dire le nom de votre ami(e) et utiliser des mots qui aident à voir cette personne dans l’oeil de votre esprit convient parfaitement. La visualisation exacte n’a pas d’importance. Cependant quand vous voyez votre ami, voyez-le sourire et être heureux. Cela peut vous aider également à vous rappeler de sourire et d’être heureux vous-même!
La visualisation peut être, au départ, un peu laborieuse. Elle peut être vague, embrumée, lointaine et n’apparaitre que pendant quelques secondes avant de complètement disparaitre. Ceci n’est pas un problème. N’y allez pas trop fort tout de même, car cela peut donner lieu à des maux de tête. Pour bien faire, il est nécessaire de poser 70% de son attention sur le sentiment de la bonté-bienveillante, puis à peu près 20%, suivant les circonstances, sur le souhait sincère que vous formulez tout en le ressentant dans votre coeur. Celui-ci aide à cultiver le sentiment du bonheur pour votre ami(e). Seulement 10% de votre temps devrait être passé sur la visualisation de la personne choisie. Comme vous pouvez le constater, le “sentiment de la bonté-bienveillante” est de loin la partie la plus importante de la méditation, alors que la visualisation en représente la moindre. Néanmoins, efforcez-vous de cultiver cette dernière car cette faculté s’améliorera au fil du temps.
Sourire
C’est une méditation souriante. Pendant que vous êtes assis et que vous irradiez d’amour votre ami(e)spirituel(le) ou vous-même, souriez intérieurement. Même si vos yeux sont fermés durant la méditation, souriez de vos yeux. Cela aide à relâcher la tension faciale. Souriez un peu des lèvres et mettez un sourire dans votre coeur. Le sourire est un outil fort utile dans notre pratique et à utiliser sans modération, particulièrement quand vous méditez assis. Plus nous apprenons à sourire, plus notre esprit devient léger et heureux.
Cela semble un peu bête, mais les scientifiques ont découvert que les coins de la bouche sont très importants, car la position des lèvres correspondrait aux différents états mentaux. Quand les coins de la bouche sont tirés vers le bas, nos pensées ont tendance à devenir lourdes et malsaines. Cependant quand ils sont tirés vers le haut, notre esprit devient plus léger et clair. C’est ainsi que la joie intérieure jaillit plus souvent.
Il est important de s’en souvenir, car un sourire peut vous aider à entrevoir vos sentiments et pensées sous un angle différent. Rappelez-vous donc de sourire à tout ce qui se présente à vous, et à tout ce dont vous prêtez attention. En bref, souriez à toutes choses et autant que possible.
Engourdissements mentaux
Plus vous êtes sincère et enthousiaste à transmettre la bonté-bienveillante vers vous-même ou ami(e) spirituel(le), moins vous ferez l’expérience de somnolences et d’engourdissements mentaux. Quand ces derniers se présentent, votre corps a tendance à se voûter ou se pencher. C’est la seule fois que vous êtes autorisé à bouger et à vous redresser. Cela dit, ne faites pas ça trop souvent non-plus.
Si vous voyez que votre esprit commence à s’appesantir, alors il est temps de s’intéresser de plus près à votre ami; voyez-le faire des choses que vous appréciez vraiment. Par exemple, vous pouvez le visualiser, les fois où il était généreux et gentil, ou bien quand il vous a rendu heureux et vous a fait rire. Ceci peut vous aider à augmenter votre intérêt et énergie.
Une fois que vous commencez ce type de méditation, je vous prie de vous asseoir pendant 45 minutes. Les premières dix minutes, vous envoyez à vous-même la bonté-bienveillante. Le reste du temps, envoyez-la à votre ami spirituel (rappelez-vous de ne pas changer d’ami). Quand votre méditation s’améliorera, vous vous sentirez plus à l’aise et vous pourrez vous asseoir pendant de plus longues périodes (ou ce qui vous conviendra dans la limite de votre emploi du temps). Cependant ne méditez pas assis, moins de 45 minutes par jour, pour commencer! D’avantage, si vous en avez le temps.
Méditation Active
Ceci n’est simplement pas une méditation passive qui est seulement pratiquée quand vous êtes assis sur une chaise ou un coussin. C’est une méditation qui se doit d’être pratiquée tout le temps, particulièrement pendant les activités quotidiennes. Combien de fois marchons-nous dans le brouillard, en proie à toutes sortes de pensées aléatoires? Pourquoi ne pas essayer de pratiquer la méditation de la bonté-bienveillante dès le moment qu’on s’en rappelle? Quand vous marchez de la maison à la voiture, ou de la voiture au travail? Que fait votre esprit maintenant? ... probablement perdu parmi un nombre de pensées absurdes.
Il est le temps de savoir si vous êtes vraiment dans “l’ici et maintenant” et de remarquer si vos pensées vagabondent dans le passé ou le futur. Lâchez prise de ces pensées distrayantes et relaxez la tension dans votre tête ou esprit, et souhaitez du bonheur à quelqu’un! Peu importe à qui vous transmettez des pensées chaleureuses dans vos activités quotidiennes. Cela peut être la personne qui marche près de vous, votre ami(e) spirituel(le), vous-même ou tous les êtres. Les mots clef ici sont “transmettre de l’amour”, sourire et ressentir ce souhait sincère.
Plus nous passons du temps à transmettre et à rayonner ces pensées amicales et affectueuses, plus nous affectons le monde autour de nous d’une manière positive. Par conséquent notre état d’esprit s’allège et s’envole, pour devenir plus heureux et plus serein. Pas mal!
Les Bienfaits de la bonté-bienveillante
La pratique de la bonté-bienveillante a des bienfaits innombrables. D’abord vous dormirez à poings fermés, et puis, quand vous vous réveillerez, vous vous lèverez plus rapidement. On vous aimera aussi plus. Votre visage sera plus beau et rayonnant. Quand vous pratiquez la bonté-bienveillante, votre clarté d’esprit est bien plus rapide qu’avec n’importe quel autre type de méditation. En fait, le Bouddha a mentionné ce type de méditation bien plus de fois que “la pleine conscience de la respiration”. Donc vous pouvez juger vous-même de son importance .
Bonté-bienveillante et Nibbanã
La méditation de la bonté-bienveillante peut vous mener directement à faire l’expérience de la paix intérieure et permanente, au-delà la souffrance appelée Nibbãna, si vous suivez toutes les pratiques du Brahma Vihãras qui sont les suivantes:
• Mettã (Bonté-bienveillante)
• Karunã (Compassion)
• Muditã (Joie sympathisante)
• Upekkhã (Equanimité)
Celles-ci sont mentionnées maintes fois dans les suttas qui sont les enseignements originaux du Bouddha. Certains maitres disent fréquemment que ces seules pratiques ne mènent pas directement l’expérience du Nibbãna, ceci est vrai. Cependant, quand la méditation de la bonté-bienveillante est cultivée en association avec la pratique des Brahma Vihãras, elle vous amènera au quatrième jhãna (niveau méditatif de compréhension). Là où le Bouddha s’employait à amener tous ses disciples qui pratiquaient la méditation. Ce quatrième niveau méditatif est l’endroit, où on atteint des états profonds de calme et d’équanimité.
Selon les suttas, il y a trois différents chemins que l’on peut emprunter pour atteindre ce niveau de compréhension. Ils peuvent nous amener à faire l’expérience du Nibbãna. Nous n’approfondirons pas plus pour le moment car cela pourrait causer confusion.
J’espère que ces instructions vous aideront et qu’en pratiquant de cette manière, vous tirerez de grands bienfaits qui vous amèneront à vivre une vie sereine et véritablement plus heureuse.
Partage des Mérites
Maintenant, comme la coutume veut que nous partagions le Dhamma, partageons ces mérites qui sont issues d’écouter, lire et faire le travail nécessaire à la purification de nos esprits, afin que nous soyons tous véritablement heureux.
Que ceux qui souffrent, soient libres de souffrances!
Et que ceux qui vivent dans la peur, soient libérés de toutes craintes.
Que ceux qui vivent dans le chagrin, se défassent de tous fardeaux!
Et que tous les êtres trouvent la paix.
Que tous les êtres partagent ce mérite que nous avons acquis,
Pour l’acquisition de tous types de bonheur.
Que tous les êtres qui habitent l’espace et la terre,
Et les touts puissants Devas et Nagas,
Qu’ils partagent aussi notre mérite.
Qu’ils protègent pour toujours, les enseignements du Bouddha.
Sadhu ... Sadhu ... Sadhu ...
Et que ceux qui vivent dans la peur, soient libérés de toutes craintes.
Que ceux qui vivent dans le chagrin, se défassent de tous fardeaux!
Et que tous les êtres trouvent la paix.
Que tous les êtres partagent ce mérite que nous avons acquis,
Pour l’acquisition de tous types de bonheur.
Que tous les êtres qui habitent l’espace et la terre,
Et les touts puissants Devas et Nagas,
Qu’ils partagent aussi notre mérite.
Qu’ils protègent pour toujours, les enseignements du Bouddha.
Sadhu ... Sadhu ... Sadhu ...
Page last edited 17-Jun-2010